Jean Coisnon, Président de Produit en Bretagne

« La Bretagne a été pionnière en matière de locavorisme »

Photo Réseau Produit en Bretagne

3 Questions à Jean Coisnon

Président de Produit en Bretagne


À l’occasion des 30 ans de « Produit en Bretagne », peut-on dire que le locavorisme breton est un succès ?

Clairement ! Et cela s’illustre de deux manières : la diversité de nos membres, ainsi que le succès commercial de nos adhérents.

Il faut savoir que la Bretagne a été pionnière en la matière, puisque qu’on dit souvent que le concept de « locavorisme » est né à San Francisco en 2005, alors qu’en réalité il est sans doute né à Brest en 1993. Dès le début des années 90, plusieurs décideurs bretons avaient déjà compris l’importance pour un territoire de défendre l’emploi local en favorisant l’achat local, réflexe qu’on avait perdu avec la mondialisation. Les fondateurs de l’association ont ramené beaucoup de bon sens dans l’économie bretonne pour créer de l’emploi dans notre région et surtout le pérenniser. Au démarrage, le réseau était surtout tourné vers l’agroalimentaire et la distribution, mais il s’est ouvert progressivement vers les services, la culture, etc… Cette approche s’est donc largement diffusée dans l’écosystème breton.

De plus, Produit en Bretagne a généré plus de 900 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022. Avec le cabinet Nielsen, nous avons réalisé une étude nous permettant d’affirmer que les produits logotés Produit en Bretagne dans la grande consommation se portent mieux que leurs concurrents dans les mêmes univers. En 2021, nos produits faisaient 2,5 fois plus de croissance en termes de comparaison produit. Et dans un contexte de décroissance générale des marchés comme en 2022, nos produits tiraient encore une croissance de 1,2%.


Comment comptez-vous renforcer l’apport de l’association sur les questions de souveraineté alimentaire et de délocalisation ?

La Bretagne est aujourd’hui la première région agroalimentaire en France et même en Europe, nous contribuons donc déjà beaucoup sur ce sujet de souveraineté alimentaire. Pour que cela dure, il faut que nos produits soient gages de qualité et dignes de la confiance des consommateurs. Cet élément émotionnel qu’est la confiance évolue et n’est jamais acquis.

Enfin, nous cherchons à entraîner l’ensemble de nos adhérents dans une dynamique RSE renforçant leur pérennité et résilience. Ces sujets sont fondamentaux aujourd’hui, que cela soit sur l’énergie ou les problématiques d’approvisionnements mais aussi en termes d’attractivité des talents.


Pouvez-vous justement nous en dire plus sur votre certification « Bretagne 26 000 » ?

Elle est née d’abord d’une démarche, Horizon 26 000. À ce titre, chaque nouvel adhérent de Produit en Bretagne doit remplir un questionnaire RSE pour démontrer son engagement. Pour ceux qui sont déjà adhérents, ils doivent compléter chaque année un recueil de progrès avec au moins trois actions de progrès sur l’ensemble des chapitres de la RSE. Tour cela est disponible sur le site de Produit en Bretagne dans un souci de transparence et de crédibilité.

 

Nous avons ensuite décidé d’aller plus loin en proposant la certification RSE « Bretagne 26 000 », basée sur le norme ISO 26 000 reprenant les enjeux d’inclusion, d’égalité femme homme mais aussi avec une importance accordée aux répercussions positives en termes de culture, de langue pour notre territoire. Aujourd’hui, nous sommes à notre troisième promotion et nous comptons bien en avoir d’autres.


Propos recueillis par le Club Erispoë

Découvrez Produit en Bretagne sur leur site Internet : https://www.produitenbretagne.bzh